Histoire de CORGOLOIN

Un peu d’histoire …

En 834, CORGOLOIN est issu d’un domaine mérovingien : GODELENI CURTIS.

Son nom évolua ensuite progressivement en CORGOOLEIN en 1241, CORGOLEIN en 1244, COORGULONS puis COORGOOLAIN vers 1332.

Comme tous les autres villages de la côte, il est marqué par l’occupation romaine dont il conserve les vestiges comme en témoignent les armes, monnaies, statuettes et autres objets découverts sur le territoire de la commune.

Cette paroisse était placée sous le patronage du Chapitre dépendant de la châtellerie d’ARGILLY.

Les habitants reçurent des privilèges en 1450. En 1460, ils étaient dits « Hommes libres et francs, bourgeois de Monseigneur le Duc ».

Le village se développe rapidement au temps des Ducs capétiens de Bourgogne. Lors des Guerres du Moyen-Âge, les échevins de Corgoloin se constituèrent en otages pour que les Compagnies épargnent les habitants. En tenue blanche, la corde mise au cou par eux-mêmes, ils donnèrent les clés de l’église.

L’église fut pillée et brûlée par les Croates de Galas, en 1636. Elle fut réparée notamment grâce à la contribution du Seigneur de CUSSIGNY et de celui de PREMEAUX, Hélie HUGON.  Cette paroisse, desservie autrefois par les Chanoines de BEAUNE, fut érigée en Cure vers 1610 par l’évêque d’AUTUN, Pierre SAUNIER.

Parmi les Seigneurs qui possédèrent ce territoire, on relève un GAUTIER DE CORGOOLEIN au XIIème siècle, André de CORGOËLEN en 1200, le Duc HUGUES, MARGUERITE sa fille, Reine de SICILE et son oncle ROBERT II en 1285, Jean de MYPONT en 1380, puis sa veuve Jeanne de VILLERS qui le remit à Jean BOUTON DU FAY en 1401.

En 1555, il est la propriété de Hugues de BRANCION, puis de Louis de VILLERS-LA-FAYE et du Conseiller au Parlement, P. RIGOLEY de CHEVIGNY, Seigneur en 1682. Le dernier Seigneur en fut le Prince de CONTI.

Ce village comporte trois hameaux : CUSSIGNY, MOUX et La CHAUME. Leurs historiques sont liés aux différents châteaux ou manoirs qui datent des XIIème  et XIIIème siècles.

(tiré d’après les écrits de COURTEPEE rédigés dans ses écrits sur la description générale et particulière du Duché de BOURGOGNE)

 

Une autre page d’histoire …

CORGOLOIN, d’après Guillaume GILLES, auteur du Guide Pittoresque du Voyageur édité aux éditions NOËLLAT de 1851 :

« Fort village sur la route de Dijon à Lyon, à 7 kilomètres Sud-Ouest de Nuits, 9 kilomètres de Beaune, 29 de Dijon ; canton de Nuits. Population : 675 âmes. Industrie : carrières de pierres.

Monsieur BARBEROT, maire – Monsieur DORET fils, instituteur – Monsieur DARD, desservant – Monsieur FAUCILLON, percepteur.

Bureau des contributions indirectes, boissons et tabacs.

Ce village comprend une très grande étendue de territoire. Sept hameaux, rentes ou métairies, dépendent de cette commune. En voici leurs noms : hameau de Moux, hameau de Cussigny, rente de Montot, rente de la Chaume, métairie de Boncourt-la-Ronce, Château de la Chaume et rente de la Truaude. Avant 1822, il existait aussi un huitième hameau, qui appartenait à CORGOLOIN. Il s’appelait Vanzey ; mais cette même année 1822, Monsieur CHAMPY, alors propriétaire du Château de la Chaume, se rendit adjudicataire de ce domaine et l’aggloméra dans son beau domaine du Château, en faisant raser Vanzey.

La majeure partie des terres de cette commune est très fertile ; les plantations de vigne s’y continuent avec activité ; toutes les bonnes terres, à l’est de la grande route, se trouvent aujourd’hui emplantées d’un plant de Gamay très productif. Les habitants, bons ouvriers peu aisés, se sont rendus fermiers d’une grande partie de ces bonnes terres, et se sont empressés d’y plantés des vignes qui rapportent du vin en quantité ; aussi, voyons-nous aujourd’hui CORGOLOIN plus florissant  qu’il y a 15 ans. Nous devons savoir gré aux propriétaires de ces terres d’avoir eu l’intention d’en changer leur destination.

De 1830 à 1840, Corgoloin a vu bâtir, en son village, 20 à 25 maisons, toutes situées, en partie, sur le chemin tirant de la grande route à son église : ce qui forme aujourd’hui une superbe rue bien entretenue.

Les rues de cette commune ayant été canalisées, aujourd’hui elles sont en très bon état de viabilité ; aussi, un cantonnier communal est chargé de leur conservation et de leur entretien.

En 1636, l’armée de GALLAS pilla et brûla l’église de CORGOLOIN. Quelques habitants, se dévouant à la défense de cet édifice, y perdirent la vie.

Nous remarquons à CORGOLOIN, sur la place publique, appelée CUL-DU-FOUR, la superbe maison commune et d’école, construite sous la mairie de Monsieur FORNEROL, en 1833.

Sa belle position et son bel aspect offrent à l’œil un édifice grandiose ; mais sa distribution intérieure n’est plus en rapport avec ses façades extérieures : tout y est beau, moins la facilité, et du maître d’école et des conseillers municipaux, qui sont obligés de monter 54 degrés d’escalier pour arriver à leur destination ; cependant la maison d’école avec sa décoration, son ameublement, sa bonne tenue et son rapport aérien, est une des plus belles du canton.

Espérons que bientôt, indépendamment d’un instituteur, cette commune sera pourvue aussi d’une institutrice.

Nous pensons que les autorités de cette commune se décideront, sous peu, de transférer leur cimetière hors du village, car il est pénible pour les voyageurs étrangers à la commune d’être obligés de passer à travers le cimetière pour couper leur chemin plus court. D’ailleurs, la rue en face le cimetière est trop étroite.

L’église de CORGOLOIN est très belle et bien ornée ; seulement, la sonnerie n’est nullement en rapport ; nous pensons que les autorités seront de notre avis à cet égard.

Le clocher de CORGOLOIN est orné d’une superbe horloge donnée, en échange de terrain, par Monsieur CHAMPY en 1826.

CORGOLOIN jouit de la traversée du chemin de Dijon à Chalon ; une station de 3e ordre se trouve au village même.

Si cette commune ne possède pas des vignes en premiers crus, elle peut cependant en procurer en seconde cuvée. Les climats du Mont de Boncourt et des Langres en fournissent le fruit. »