Le Patrimoine

LE CHATEAU DE CUSSIGNY

La première mention d’une maison forte à Cussigny apparaît en 1356, date à laquelle elle fut attaquée par une compagnie anglaise. La partie centrale du corps de logis, souvent désignée dans les textes sous le nom de donjon, est peut-être l’ancienne tour, très remaniée, de cette maison forte. Dans les premières années du 15ème siècle, la seigneurie de Cussigny, relevant de la Châtellerie d’Argilly, appartenait à Etienne de Nanteuil qui l’avait héritée de Nodot de Nanteuil, son père et de Jeanne de Brazey, sa mère et, enfin, par le jeu de successions complexes, à Claude de Saint-Belin au début du XVIIème siècle.Chateau de Cussigny

La fille de Claude de Saint-Belin, Claudine, reçut Cussigny en dot lorsqu’elle épousa, en 1662, André Des Barres.

Veuve, Claudine de Saint-Belin, épousa en seconde noce Charles de Champagne, chevalier, seigneur de Prissey et de Lours. Par ce mariage, la terre de Prissey fut réunie à celle de Cussigny (1680). C’est Charles de Champagne, qui fit remettre le château au goût du jour et refaire les façades du pavillon central (1704)

Le 23 février 1768, château et terres furent acquis par Claude-Pierre Poulletier de Perrigny qui les revendit, en 1788, à Bénigne-André Carrelet de Loisy, chevalier conseiller au parlement de Bourgogne . Au début du XIXème siècle, la famille de Loisy fit démolir l’aile nord et sans doute, les deux dernières tours d’angle en raison de leur mauvais état.

patrimoineL’EGLISE SAINTE-ANNE, inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, a été construite au XIIIème siècle. De style roman cistercien, elle est caractérisée par un chœur à chevet plat éclairé par deux fenêtres surmontées d’une rosace.

L’église a été érigée dans une pierre brun-rose unique dans la région et dont les carrières sont maintenant épuisées. Pillée et brûlée par les Croates de Galas en 1636, l’église fut réparée notamment grâce à la contribution du Seigneur de Cussigny et celui de Premeaux, Hélie Hugon. Au XVIIème siècle, la voûte détruite a été remplacée par une charpente en forme de vaisseau renversé, qui rappelle la charpente de « la Salle des Pôvres » de l’Hôtel-Dieu de Beaune.Le dallage en pierres a été réalisé avec les pierres tombales qui entouraient patrimoine1l’église ; on y voit notamment les tombes d’Etienne de Nanteuil, Seigneur de Cussigny en 1472 et d’Hélie Hugon, Seigneur de La Chaume en 1634.

Autres caractéristiques, le chœur, qui s’ouvre sur trois chapelles ; les baies, en plein cintre ; et à l’entrée du chœur, une poutre de gloire provenant de l’ancienne chapelle du Château de Cussigny.

Le maître-autel renferme les reliques de Saint-Justin, Saint-Maximin et surtout Sainte-Anne à qui l’église est dédiée.

LE CLOS DES LANGRES

Dans ce Clos, entouré de murs comme il est écrit dans le « terrier » (*) de l’Evêché de Langres en 1753, le vignoble est l’œuvre des moines de Cluny puis Cîteaux au Moyen Age.

Le chapitre de la Cathédrale de la ville de Langres le posséda du XIème au XVIème siècle.

Nous avons retrouvé au cartulaire (**) du chapitre de Langres, un acte du XIIème siècle de Eudes duc de Bourgogne s’engageant à n’aliéner en aucun cas les biens qu’il possède à Corgoloin (1202)

Situé à l’extrémité nord du Corton, ce Clos est la limite exacte entre la Côte de Beaune et la Côte de Nuits. Il est le premier vignoble de cette appellation.

Ce manoir fut construit au début du XIXème siècle à l’emplacement du premier vigneronnage. Ainsi ont été conservées les fort belles caves à trois voûtes construites au XVIIème siècle par les moines pour l’élevage et le vieillissement des vins de ce domaine.

Mais ce vigneronnage comme la plupart à l’époque, possédait un pressoir, pièce maîtresse de tout vignoble. Aussi, la nouvelle construction fut alors faite en fonction et autour de celui-ci. Ce pressoir inscrit à l’inventaire aux Monuments Historiques, remonte à la fin du XVIIème siècle ou au début du XVIIème. Il est appelé pressoir « à perroquet »

C’est l’intervention du Chanoine MARILLIER, conservateur des Monuments Historiques, patrimoine2qui l’a fait inscrire au patrimoine des Monuments Historiques.

La force motrice vient du cabestan au treuil et l’axe de ce treuil où s’enroule la corde, est commun avec celui d’une vaste roue de 3,50 m de diamètre.

On imagine la puissance développée ainsi et l’homme pensa que son poids ferait encore mieux s’il fixait autour de cette roue, des barreaux sur lesquels il pourrait grimper pour peser sur la roue qui tournait.

C’est la raison du nom « perroquet », donné au pressoir car cette roue évoque les échelles circulaires que l’on place dans les cages des perroquets pour qu’ils animent leur prison d’une façon cruellement amusante.

Cette « salle du pressoir » a depuis été aménagée en salle d’accueil et de présentation de multiples outils de la vigne et du vin.

Autour du manoir, le Clos des Langres exploite 3 ha 15 de vignes dont 12 ares plantés en Chardonnay.

Le Clos des langres est reconnu pour la qualité de sa production depuis fort longtemps.

Il est cité en 1ère lignée par le Dr. LAVALLE, Histoire et Statistiques de la vigne et des grands vins de la Côte d’Or, 1855 : « Les vins ont du corps, de la couleur (…) ils peuvent être comparés aux premières cuvées de beaucoup de communes plus renommées. » ainsi que par MM. DANGUY et AUBERTIN, Les grands vins de Bourgogne, 1892 : classe en 1ère cuvée.

Cette propriété a été acquise le 7 août 1940 par Pierre ANDRE à la famille MONTOY qui l’avait elle-même acheté le 15 novembre 1890 à la famille CARRELET DE LOISY.

Elle est actuellement la propriété de la famille d’ARDHUY et le siège de l’ensemble de l’exploitation familiale du Domaine d’ARDHUY qui s’étend sur 40 hectares de vignes en Bourgogne.

(*)   Terrier : registre regroupant l’ensemble des propriétés terriennes.(**) Cartulaire : registre contenant les transcriptions des titres de propriété et de privilèges d’une église ou d’un monastère.

 

patrimoine3LE MANOIR DE MOUX

Il est situé dans le hameau de Moux, sur une butte naturelle qui devait être déjà habitée au XIIème siècle. La maison forte n’apparaît qu’en 1559 à proximité des anciens axes de communication : Chorey-Moux. Il était rattaché à la châtellerie d’ARGILLY. Il est la propriété de la famille De SALINS de 1474 à 1567, puis de la COLLONGE, de Claude de SAINT-BELIN en 1623, puis du Seigneur de CUSSIGNY. Il fut un lieu de garnison pour les gens d’armes, chargés à l’époque de surveiller les grands axes et notamment les carrefours des voies romaines de VILLY-LE-MOUTIER.

Il a été découvert à MOUX, une « villa » romaine à la suite de reconnaissances aériennes. C’est Louis ALLEXANT, qui a remis au Docteur PLANSON, une stèle découverte dans son champ, à proximité de la rivière de la COURTAVAUX et que l’on appelle le « DIEU DES OISEAUX ». Elle représente une pièce archéologique absolument extraordinaire. Les corbeaux, animaux sacrés, placés sur chaque épaule, semblent parler à l’oreille. Le Dieu s’appuie sur un cep, ce qui démontre l’existence de la vigne au début du second siècle après J-C.

Il devait vraisemblablement se situer sur un autel dans la cour de la petite « Villa rustica », évoquant l’histoire du vignoble bourguignon. La maison qui a été découverte devait exister vers le milieu du IIème siècle. Cette stèle, dite également « Dieu de MOUX » est conservée absolument intacte au Musée Archéologique de DIJON.

Lors de la construction de l’autoroute, les fouilles entreprises ont permis des découvertes archéologiques importantes. C’est ainsi que fut trouvée une rouelle (médaillon militaire à six branches) qui tenant du symbolisme solaire apparaît très tôt dans le monde protohistorique.

Dès le XIIème siècle avant J-C., elle est représentée sous forme de pendeloque dans les sépultures de l’âge de Bronze. Courantes aux époques postérieures, on la trouve fréquemment en or, en argent ou bronze à la fin de l’époque de la Tène et au début du 1er siècle après J-C.

Elle réapparaît sur une grande échelle au IVème siècle et à l’époque mérovingienne (V et VIIèmes siècles) avec les invasions des peuples germaniques.

L’original en bronze de cette rouelle d’époque mérovingienne trouvée à CORGOLOIN est conservée au musée des Antiquités Nationales de SAINT-GERMAIN-EN-LAYE.

Il existe un souterrain reconnu sur au moins 1,5 km qui va de la cave du Manoir au château d’ARGILLY, démontant ainsi sa dépendance. Ce Manoir est pratiquement intact. C’est un bâtiment presque carré avec une tour au toit pointu, des fenêtres à meneaux. Il était divisé autrefois en quatre grandes pièces. Dans les deux étages, celles-ci sont intactes avec des plafonds à la française, des fenêtres à croisillon de pierre et, dans chacune d’elles, une immense cheminée dont le linteau repose sur des colonnettes.